LE SPECTACLE - NOTE D’INTENTION

« En tant que marionnettiste, j'ai toujours eu une double fascination pour le mannequin ventriloque.

Je suis, d’une part, curieuse de découvrir comment la ventriloquie peut être transcendée par sa propre technique et ses qualités de pur divertissement pour devenir un art en tant que tel. J’ai par ailleurs, un profond respect pour l’art de la ventriloquie, qui représente la relation ultime, la plus intime qui soit entre l’acteur-marionnettiste et la marionnette.

Il y a quelque chose d’assez terrifiant, et en même temps d’irrésistible, avec la marionnette ventriloque. La représentation humaine, très reconnaissable, et pourtant loin d’être réaliste de cette marionnette est l’incarnation de notre peur la plus grande et la plus fondamentale : celle de l’innocence cachant l’horreur.

Un objet mort qui reprend vie a toujours un effet immédiat ; il nous renvoie à notre première et dernière peur des rêves, de la mort et de tout ce qui est incompréhensible, mais qui existe malgré tout.

Je m’intéresse plus particulièrement à cette utilisation du mannequin ventriloque qui peut incarner la folie. Pour être propulsé directement au centre désordonné, fou et fascinant de l’esprit humain. Je veux utiliser la marionnette comme support pour l’inconnu et l’innommable.

Les marionnettes ont la capacité unique de nous faire ressentir quelque chose que nous ne pouvons comprendre qu’à un niveau plus profond et presque inconscient. La marionnette peut donner une forme à l’invisible, une voix à l’indicible. La bataille interne avec soi-même, sans être totalement soi-même. Une partie de soi que l’on peut contrôler - jusqu'à ce qu'elle nous contrôle tout à coup.

Je réalise souvent des spectacles où la scénographie, les lumières et les projections contribuent en grande partie à créer le sentiment d'être transporté dans un autre monde. Mais le cœur de mon travail est toujours la relation entre l'acteur et la marionnette. Et dans ce projet, je veux remonter jusqu'à l'os ; enlever la peau, la chair et la magie technique dont je dépends habituellement dans la création. Je souhaite construire l'histoire sur la relation brute entre un acteur marionnettiste et une marionnette. Une histoire d'amour tendre mais tragique mettant en scène un magicien raté et un personnage possédé armé d'un couteau. »

Yngvild Aspeli

DISTRIBUTION

Conception et mise en scène Yngvild Aspeli, artiste associée au TDB

Avec Pédro Hermelin Vélez, Mélody Shanty Mahe, Pierre Lac, acteur·rices nouvellement diplômé·es de l’ENSAM de Charleville-Mézières

Collaboration à la dramaturgie Pauline Thimonnier

Assistanat à la création Aitor Sanz Juanes, Laetitia Labre, Andreu Martinez Costa

Fabrication marionnettes Polina Borisova

Composition musique Greg Hall

Lumières Vincent Loubière

Production Plexus Polaire Claire Costa

Administration Plexus Polaire Anne-Laure Doucet

Chargée de production Plexus Polaire Iris Oriol

Informations tournée : Claire Costa clairecosta@plexuspolaire.com

PARTENAIRES

Production Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national

Coproduction Plexus Polaire

Avec le soutien du Figurteatret i Nordland, de l’Institut International de la Marionnette dans le cadre de son dispositif d’aide à l’insertion professionnelle des diplômé·es de l’ESNAM et de l’Agence du Service Civique et de l’Arts Council Norway, Fond for lyd og bilde